Thierry, découvre qu'il a une tumeur à l'occasion d'un contrôle pour faire de la plongée lors de son voyage de noces. 8 ans après, la tumeur n'est plus là, il profite de la vie.

Il y a 8 ans, pour mon voyage de noces, je voulais passer un niveau de plongée et pour cela je voulais comprendre les maux de tête que j’avais depuis des années. Il m’a été préconisé une IRM.

Une grande inquiétude s’est emparée de moi lorsque le radiologue m’a appris qu’une tâche était visible dans mon cerveau et que le médecin m’a annoncé que c’était une tumeur.

J’ai choisi l’option de l’extraction de la tumeur, et suis parti en vacances au soleil avec ma compagne, en préférant une organisation facile. Mon inquiétude a été moins pénible au soleil.

Ma compagne a montré une grande présence et une grande empathie. Nos enfants n’ont pas changé d'attitude et c'est ce que j'espérais. Je ne l'ai pas dit à mon milieu professionnel car je ne voulais pas déclencher de la pitié comme Philippe dans le film « Intouchables ».

Après l’opération, la tumeur a été analysée. J'étais moins inquiet mais pas tranquille, jusqu'à ce que je sache que la tumeur était « bénigne ». Je suis passé par différents états d’inquiétude.

Ce qui a été le plus difficile, c'est la période entre la découverte de la tumeur et le résultat de son analyse. Vivre l'angoisse de la mort ou plutôt, la crainte de la souffrance.

Un an après, une « tâche » est réapparue. J’ai donc eu des séances de radiothérapie suivies de cycles de chimiothérapie pour éviter une reprise. J’allais mieux car j'avais l'impression que cela me faisait du bien. Mon état a évolué positivement, mais trop lentement à mon goût.

Je me sentais très diminué physiquement. J'avais du mal à m'alimenter et je n'osais plus aller à l’Aïkibudo, art martial que je pratiquais régulièrement et qui me faisait du bien.

L'empathie de ma famille m’a beaucoup aidé, surtout celle de ma femme et de ma belle-fille. Je n'ai jamais regardé quoi que ce soit sur internet, même sur la recherche médicale. J'ai fait pleinement confiance aux médecins et au suivi médical.

J’ai finalement continué à pratiquer l'Aïkibudo et mis de côté les « petits » problèmes que j’ai considérés comme mineurs ; j’ai relativisé des choses dans ma vie.

J'ai découvert que l'inquiétude n'empêchait pas les problèmes, qu'il fallait profiter du temps présent, que c'était la fatalité et les aléas de la vie.

J'ai vécu en intensifiant le plaisir du moment présent. Carpe diem !

Je me suis également fait aider par une psychothérapeute qui nous a accompagnés ensemble avec mon épouse. Cela m’a permis d’accepter l’aide, presque maternelle, de mon épouse et de comprendre sa compassion pour moi.

Ce qui a été bénéfique pour moi, a été de profiter de la vie de famille, de partager des moments avec les enfants et mon épouse, de voyager, en week-end, en séjours de vacances, de m’offrir la voiture de mes rêves…

J'ai découvert que la médecine n'est pas une science exacte, que l'hôpital est peu fréquentable car on voit des centaines de malades (l’organisation devrait être revue pour en voir moins), je n'aime pas voir le malheur des autres.

J'ai découvert un entourage avec plus de contacts, avec mes enfants, mes collègues qui me considèrent comme normal.

Les grands enseignements de ce que j'ai vécu : profiter de la vie, consulter les médecins plus souvent et faire des check-up ; pour moi, ce fut une bonne idée de passer une IRM !

Les conseils que je peux donner :

  • Vivre normalement, en pensant au minimum à sa maladie ;
  • Réaliser la liste de nos envies, en évitant la procrastination de nos rêves et de nos désirs ;
  • Se rapprocher des amis ;
  • Etre optimiste ;
  • Eviter les personnes négatives et hypocondriaques (mettre une distance physique le temps nécessaire) ;
  • Prendre soin de son corps et de son esprit.

« La rivière ne s'arrête pas, elle contourne le rocher » - Thierry Caralp