La Sage Foundation a été créée en 2015 dans le cadre d’une grosse transformation interne chez Sage. La stratégie « One Sage » avait pour but de donner plus de sens entre les équipes dans le monde entier et la Fondation était l’un des piliers de cette transformation.

Le projet a été porté par le PDG global à l’époque. Il a fallu 5 mois pour lancer le projet. Nous avons été aidés par une consultante qui a été engagée pour structurer et mettre en place la Fondation d’entreprise qui est en fait un département de l’entreprise.

La Fondation contribue à réduire les inégalités dans les villes où Sage est présente et à favoriser le développement des professionnels de demain, en aidant les étudiants, en rapprochant nos collègues, nos partenaires et nos clients, sur des projets de bénévolat. Nous offrons du temps, de la main d’œuvre et des investissements pour avoir un impact sur les communautés des villes où nous sommes présents.

Nous travaillons activement avec nos partenaires à but non lucratif pour donner des opportunités de travail à des personnes qui n’y ont pas accès habituellement, et à des entrepreneurs pour différents projets sociaux ; nous cherchons à améliorer l'égalité sociale.

Concrètement notre politique, repose sur 3 piliers :

  • Le mécénat de compétences, où chaque salarié peut prendre 5 jours par an, répartis comme il veut, en heures ou en jours, pour soutenir une association de son choix, réaliser des actions de bénévolat pour un sujet pour lequel il a de l’intérêt et ces 5 jours sont rémunérées par l’entreprise.
  • L’offre de nos logiciels à prix réduit pour des associations ou structures d’intérêt général
  • Les subventions aux associations qui agissent pour les femmes, les jeunes, l’éducation, l’entreprenariat et les militaires vétérans.

À l'époque de la création, j’étais « Colleague Engagement »; j'étais en charge de traduire la politique de la Fondation et de mettre en œuvre le plan de communication du lancement du programme.

Depuis ma jeunesse, je suis attirée par les missions philanthropiques, mais n'avais jamais eu l'occasion de m'y engager. J’y ai donc vu une opportunité d'en apprendre plus sur ce monde qui me passionne, et de concrétiser un développement professionnel.

Je suis devenue le point de contact entre mes collègues - ils venaient pour suggérer des associations, mieux comprendre notre fonctionnement, etc.

Après un an, les missions de bénévolat ont commencé à devenir plus populaires et plus fréquentes parmi les collègues, ce qui a généré une demande accrue d'opérations, de nouveaux partenariats.

Un poste a été ouvert pour diriger la région Europe et on me l’a proposé. A cette époque j’étais en charge de la branche au Brésil depuis son lancement, je savais comment ça avait fonctionné. J’ai dû m’adapter à la culture, aux associations, aux besoins, mais le travail était le même.

La Fondation s'est rapidement intégrée à la culture organisationnelle de l’entreprise, surtout grâce à une bonne communication pour rappeler à tous que du temps leur avait été donné pour les associations, ainsi que des enveloppes de dons. Cela constitue aujourd'hui l'un des plus grands différentiels de l'entreprise en ce qui concerne l'expérience des employés.

Grâce à la Fondation, des collaborateurs qui ne travaillaient pas ensemble et ne se seraient jamais rencontrés, ont pu le faire, se découvrir et créer des liens de qualité autour de projets d’intérêt général.

Ils ont aussi pu développer de nouvelles compétences, compte tenu de la diversité des missions, qu'il s'agisse d'accompagner un entrepreneur dans son projet, d'aider un jeune à créer son réseau professionnel ou encore de soutenir une association dans la réalisation de son plan de communication et de collecte de fonds.

Au début, il y avait beaucoup de doutes, d'insécurité et de méfiance de la part des cadres. Les journées de bénévolat se déroulant pendant les heures de travail, il était nécessaire de rompre un tabou et de développer un niveau de confiance plus élevé entre les dirigeants et les équipes.

Au démarrage, on demandait des photos de la mission en indiquant que cela servirait à motiver d'autres collègues à participer (ce qui était vrai, mais c'était aussi une façon de prouver la présence de la personne dans la mission). Il y avait également une attestation que l'association devait signer. À leur retour des actions de la Sage Foundation, les salariés partageaient naturellement leurs expériences et, au fil du temps, les démarches visant à prouver leur présence ont été laissées de côté.

Aujourd'hui, plusieurs services profitent des missions de bénévolat pour créer un moment de connexion entre les membres de l'équipe, développer des compétences...

Nous avons de nombreux témoignages de salariés qui ont eu la possibilité de soutenir des associations pour lesquelles ils ont une relation personnelle et pour qui cela est un vrai bénéfice dans leur vie.

Par exemple des orphelinats, des associations de soutien aux enfants atteints de maladies rares, un centre de soutien aux femmes atteintes de cancer, etc. Une de nos salariées a pu notamment parrainer un enfant grâce à son implication pour une association d’aide à l’enfance.

Le type de relations avec les associations a changé avec le temps ; nous avons établi des partenariats de qualité et plus durables. Quelques exemples :

  • Une vingtaine de bénévoles a mis en place une formation de 7 mois pour les jeunes d’une association sur les domaines fondamentaux d'une entreprise (marketing, ventes, gestion, finances, etc.). A la fin du programme, Sage a embauché les meilleurs élèves comme apprentis.
  • Certains volontaires ont donné des cours de comptabilité à des jeunes des associations partenaires en utilisant notre logiciel - pour eux, il s'agissait d'une formation supplémentaire dans leur CV et lorsqu'ils rejoignaient une entreprise.
  • Certains entrepreneurs sociaux qui ont été accompagnés par nos bénévoles sont devenus des fournisseurs.

La politique de dons de subventions a également évolué pour avoir un plus grand impact, la politique a été également adaptée en respectant les différences culturelles dans chaque pays.

Chaque année, environ 300 associations dans le monde entier bénéficient d’une subvention pour un nouveau programme ou pour des programmes déjà en place.

Depuis que j'ai commencé ce travail, il y a 5 ans, j'ai littéralement découvert un nouveau monde ! J'ai changé ma conception du bénévolat et des moyens de soutenir une cause ou une association, j'ai rencontré des associations qui travaillent sur des sujets très variés.

J'ai aussi eu, et j'ai encore, l'occasion de rencontrer des gens déterminés à changer le monde ! Et je constate à quel point cela nous mobilise et, par conséquent, nous mobilisons aussi ceux qui nous entourent.

Depuis le début de COVID, il semble que nous soyons repartis de zéro. Aucune mission en face à face n'est autorisée et c'était un défi de trouver des opportunités à distance.

Ce fut une longue période d'adaptation pour les entreprises et les associations et je crois que nous apprenons tous ensemble.

Des missions qui, auparavant, n'étaient même pas envisagées à distance, sont aujourd'hui en ligne - événements, mentorat, ateliers, etc.

Les missions de bénévolat étaient autrefois également considérées comme un moment en dehors du bureau, dans un autre environnement. Le défi consiste maintenant à comprendre que bien que nous soyons derrière un ordinateur, ce moment est consacré au bénévolat, et qu'il s'agit d'un autre investissement.

Mon conseil à ceux qui voudraient lancer une fondation est d'abord de structurer une politique de bénévolat - cela donne aux collaborateurs la confiance nécessaire pour participer, ainsi qu'aux responsables, pour permettre leur participation.

En outre, il faut structurer un plan de communication constant sur le nouveau programme - montrer les suggestions de missions auxquelles les collègues peuvent participer, partager des histoires inspirantes, etc. Les gens ont besoin d'exemples pour se motiver et se rendre compte qu'ils peuvent agir aussi !