Efféa a souffert de la maladie de Lyme pendant au moins 7 ans. Poser le diagnostic a été, en lui même un parcours du combattant. Elle se dit aujourd'hui guérie .

Je me considère guérie de la maladie de Lyme et j'accueille avec humilité les rebondissements toujours possibles de la vie et de ma santé.

L’été 2013 bat son plein. C’est joyeux, gai, familial. Toutefois, un choc émotionnel important vient me déstabiliser et affaiblir mon système immunitaire de façon conséquente. Il faudra 9 semaines pour que la coqueluche dont je souffre soit diagnostiquée, cette maladie infantile qui peut être mortelle par étouffement pour un adulte. J’ai alors 50 ans et je suis à jour de mes vaccins. C’est à n’y rien comprendre ; et pourtant, c’est ainsi que commence une aventure qui durera plus de 6 ans.

Après le traitement allopathique contre cette bactérie, force est de constater que je ne récupère pas, que je suis épuisée, douloureuse, avec plusieurs symptômes surprenants.

Je ne comprends plus rien à mon corps. Je l’écoute, je m’écoute et je cherche.

Un médecin acupuncteur que j’ai consulté suspecte la Borréliose, appelée plus communément la maladie de Lyme. Quel choc quand il me fait part de ses doutes. Je sors ébranlée de son cabinet, ordonnance d’analyse en poche. Sur le trottoir devant son immeuble je me dis à moi-même « entre la peur et l’amour, que choisis-tu ? ».

La réponse s’impose dans mon cœur, je choisis l’amour. Je ne sais pas alors que cette décision intérieure sera mon fil conducteur pour plusieurs années.

Commence alors un parcours du combattant car mon médecin traitant n’est plus en activité et n’est pas encore remplacée. De plus, les résultats d’analyse sont négatifs. Je me renseigne, je consulte un autre médecin, puis un autre encore, un neurologue car mes symptômes sont majoritairement neurologiques. C’est dans la tête, me dit-on, c’est émotionnel, réponses associées à des commentaires désobligeants. Je sollicite une amie naturopathe dont les conseils se révèlent être une grande aide. J’écoute le bon sens qui m’a été transmis par ma famille, j’évite de parler car cela m’épuise. De plus, je partage le moins possible afin d’éviter de recevoir les peurs et les conseils qui se veulent bienveillants mais qui m’abattent plus encore la plupart du temps. Je me sens chaque jour plus épuisée, ma tête me lâche, mes nuits sont des tortures, mon corps est douleur.

Deux questions me guident : comment vérifier ce diagnostic ? Comment me soulager durablement ?

La chance me sourit dans ce que j’ai nommé à ce moment-là « la nuit noire de l’âme », car mon quotidien est extrêmement laborieux, difficile. Voilà plusieurs mois que je suis en arrêt de travail, dans l’incapacité d’aligner deux pensées, un mail, trois pas de danse, un étage par les escaliers ou de m’occuper de mes enfants. Cette chance est l’arrivée d’un médecin qui prend le relai de mon médecin traitant. Elle est homéopathe, dynamique, chaleureuse, et surtout elle me croit et continuera à me croire tout le temps, même quand j’évoque des symptômes les plus étranges ou changeants. Elle met aussi toutes ses compétences à mon service et accueille toutes mes tentatives dans différentes approches avec ouverture et confiance. Je la nomme ma « référente santé ». Je la tiens au courant de tout : les visites chez l’acupuncteur, chez la naturopathe, la micro-immuno-thérapie, les monodiètes, mon cheminement intérieur, mes émotions, etc ; et bien sûr, je suis ses conseils médicaux qui me mènent à une semaine d’hospitalisation en service spécialisé deux ans et demi après la première fois que j’ai entendu « Lyme ». Toutefois, je refuse la prescription de 3 mois d’antibiotiques à renouveler. A ce moment-là, je comprends que je ne recevrai aucune aide de ce service hospitalier ou de la médecine. La décision se prend avec celle qui est devenue mon médecin traitant.  Elle a été et est aujourd’hui encore un vrai pilier. Son soutien inconditionnel est une véritable chance dans cette épreuve.

La connaissance et l'écoute de mon corps ont représenté une base solide pour avancer avec intelligence, de même que les précieux soutiens de mon médecin généraliste, des médecines dites parallèles, de mes amis et aussi de la nature.

Certains amis ont été des ressources précieuses, là où d’autres ont eu peur. La forêt, le soleil, le cheminement intérieur l’ont été aussi.

6 ans plus tard, je me considérais guérie mais certains symptômes pouvaient se révéler encore douloureux par crise. Je pouvais en être vraiment douloureuse. Une cure ayurvédique en France chez un praticien de confiance m’a fait faire un grand bon vers une amélioration après une phase de détox plus que surprenante.

Le chemin de la guérison n’est décidément pas linéaire !

Quelques mois plus tard, je mettais la question de ces symptômes invalidants en travail dans une constellation familiale avec des thérapeutes de confiance. Celle-ci m’a fait passer une nouvelle étape de guérison, qui n’aurait sans doute pas été aussi intense et révélatrice sans tout le chemin parcouru auparavant. Les symptômes se sont évanouis, comme par enchantement. Pourtant, je sais que cette pratique n’est pas magique. En faisant émerger des mémoires actives dans mon inconscient, cela m’a permis d’intégrer et accueillir une part de mon histoire.

Aujourd’hui, 7 ans plus tard, je sens que je « danse » avec le souvenir, les cicatrices énergétiques et la force de cette traversée de la maladie. Je ressens une grande humilité qui m’invite à ne pas dire si je suis guérie ou non, mais que je me sens guérie et que j’accueille ce que la vie m’amène un pas après l’autre.

Cette traversée du désert représente un enseignement majeur pour moi, que je pourrai résumer par « lâcher-prise et tenir bon ».

Ce qui veut dire, selon moi : se détendre intérieurement, dans sa vie, dans ses relations etc et se tenir droit face à la vie, la regarder en face avec douceur et humilité.

Un conseil pour ceux/celles qui sont touchés ou qui pensent l’être ?!

Se faire confiance, écouter ses ressentis (se faire une « bibliothèque de ressentis »), sortir des schémas habituels de pensée et de soin, être rusé car cette bactérie l’est plus que nous, être endurant et calme, intégrer que la guérison n’est pas linéaire (n’en déplaise à ceux qui voudraient que l’on guérisse vite), accueillir les rechutes comme parties prenantes voire des étapes de la guérison (et pas des échecs).

N’oubliez pas qu’il n’y a rien à réussir, rien à rater (ma phrase favorite, avec lâcher-prise et tenir bon !).

Essayez d’être tranquille avec le fait que peu de personnes autour de vous vous comprendront ou vous croiront.